Les Nuits d'été

Critique

Après le temps du muguet est revenu le bienheureux temps du cabaret. Comme chaque année depuis trois décennies, la troupe de Tréteaux 90 a concocté pour l'été un spectacle alliant rythme, tendresse et humour.  
Le sujet choisi s'y prête admirablement puisque c'est la femme qui est la star des Nuits du château version 2002. Une femme chantée de tout temps, à tous les temps, sur tous les tons, sur tous les lieux, sous tous les cieux. Entre ces nombreux hymnes et hommages, un paradoxe de la langue, rendus à la femme, les comédiens de Tréteaux ont, après une première sélection de 160 titres, choisi finalement 33 chansons qui, accompagnées d'une dizaine de poèmes, constituent l'ossature du spectacle. Un choix qui donne la priorité à la qualité puisque parmi les auteurs élus figurent tous les grands de la chanson : Brel, Brassens, Aznavour, Pierre Perret, Renaud, Reggiani, Jo Dassin, Marie-Paule Belle, Alice Donna. Parmi les textes, des incontournables comme « Femmes je vous aime » de Julien Clerc, « Femmes, femmes, femmes » de Serge Lama et le très beau « La femme est l'avenir de l'homme » de Jean Ferrat.

Cherchez la femme !
Outre ces classiques, la programmation réserve quelques bonnes et savoureuses surprises mais, comme d'habitude, c'est l'interprétation et l'enchaînement des chansons et des textes qui assurent au spectacle son dynamisme et son entrain, tout en distillant avec bonheur émotion, rire, charme et sourire. Femme-sujet et femme objet, la femme est passée à la loupe et à la moulinette de Tréteaux, une femme tour à tour fatale, frustrée, libérée, belle femme puis bonne femme, faible femme ou maîtresse femme, femme d'affaire ou femme au foyer, femme de passion ou femme de raison, femme d'action ou femme enfant mais toujours femme de coeur. On la retrouve fille d'Ève, jupon et liposuccion, bijou et frou-frou, en cloque et sans breloque, enfin mère puis mama. Flamandes et musulmanes, femmes à lunette et majorettes, Lucette, Mélissa et Lily, blondes et brunes, ce sont toutes ces femmes que met en scène le nouveau spectacle de Tréteaux, un spectacle tonique et attachant pour rire, s'attendrir et chanter avec un seul impératif : cherchez la femme.

René Grillon, Le Pays Belfort, juin 2002

Critique

« On fête nos trente ans, on n'a rien vu passer du tout. On compte sur vous l'année prochaine ».
Trente ans, comme dirait Rostand c'est un cap, une belle longévité que la troupe de Tréteaux 90 a choisi comme thème des Nuits d'été 2001. Trente ans de planches, de trac, de fou rire, de quiproquos, de galère parfois, de succès souvent mais de complicité et d'amitié toujours. Trente ans, ça se fête dans la joie et la bonne humeur ça se fête entre soi et nous, c'est-à-dire entre les comédiens et leur public, un public fidèle depuis trois décennies aux Nuits d'été. Un public dont  la  fidélité  ne s'est pas démentie     cette     année puisque les batteries Haxo  ont affiché  complet    à     chaque séance du spectacle 2001. Un public enchanté comme d'habitude par la qualité du spectacle proposé, préparé et mitonné par un duo des metteuses en scène dynamiques et inventives Gisèle Blaise et Ghislaine Villeneuve. « Trente ans mode d'emploi » raconte en une trentaine de chansons et une dizaine de textes la vie d'une troupe des coulisses à la scène, des répétitions à la représentation, des décors à la costumisation, des techniciens aux comédiens.   Une histoire       « d'en rire », une histoire d'amour et d'humour, une histoire de passion partagée.

René Grillon, Le Pays Belfort, 10 juillet 2001

Critique

Le nouveau spectacle des Nuits d'été « Le lifting du siècle » décline et déride les grands événements des années 1900 à 2000. Une promenade à chansons rompues et bienvenues, menée comme d'habitude tambour et humour battants par les comédiens de Tréteaux 90.
T' as beau pas être beau , monde cinglé, je t'ai dans la peau et j'taime ». C'est signé et chanté Louis Chedid et ça résume en un refrain la manière et l'art avec lesquels les comédiens de Tréteaux 90 appréhendent, illustrent et assaisonnent le vingtième siècle.
Landru, Adolf, Augusto et les autres...
Côté pas beau et pêle-mêle, on retrouve la haine, l'intolérance, le racisme, la dictature, l'exploitation, le tabac, l'alcool, la drogue. Côté cinglé, Bonnot et Landru font copain-coquin avec Adolf, Benito, Franco, Pinochet, Bokassa, Sadam, Ceaucescu et les autres... Côté pas très beau, le beauf heureux et le bof pas concerné voisinent avec le dopé et l'allumé des stades et des pistes et le consommant, consentant condescendant et condemeurant. Côté espérance, il y a les luttes et les batailles menées et toujours à gagner la condition de la femme, l'environnement, la paix.

Et puis, il y a les grandes joies, les grandes liesses, les grands bonheurs collectifs, les grèves de 1936, les congés payés, la libération, mai 1968. S'y ajoutent le progrès et ses rêves : le cinéma, l'avion, l'espace. Tous ces événements, tous ces  thèmes  se   retrouvent  dans  le     nouveau     spectacle  de Tréteaux 90. Mais comme le rappelle le titre : « Le lifting du siècle », tous sont remodelés et passés à la moulinette d'un humour maison décapant et déridant. Un humour et une ironie qui s'appuient et utilisent sans modération des textes, poésies et chansons des grands saltimbanques du siècle, de Maurice Yvain à Pierre Perret, d'Henri Salvador à Maxime Leforestier, de Boris Vian à Michel Fugain. Un humour pimenté à la sauce locale : une grève du centenaire, un club med à Bas-Evette, un homme de Gros-de-Magny, un chiffre rouge branché, une Voynet verte agitée, un lion mort ce soir, un Bonnot de Pont-de-Roide et un Landru chantre et fidèle à... son foyer. La petite fleur bleue de l'émotion .

Comme d'habitude, la tendresse, la petite fleur bleue de l'émotion est du voyage. Fleur de Paris et fleur de nostalgie de la dernière séance, fleur de sang de la dernière aiguille et fleur au fusil de la grève des mères. Comme d'habitude enfin, la mise en scène griffée Gisèle Blaise est légère, précise et endiablée. Les acteurs chanteurs de cette confession de siècle n'engendrent pas la mélancolie et, comme  leur  bonne  humeur est communicative, vous  vous surprendrez   à   entonner joyeu-sement avec eux : « Il avait un tout petit zizi et un gros cul, le père Ubu. » Bref, même l'éclipse ne parvient pas à jeter une ombre sur un spectacle haut en verdeur et en couleur, appliquant à la lettre le slogan de Tréteaux : « Sérieux s'abstenir, heureux revenir. »

Critique

"Dresser l'inventaire des folies humaines est tâche longue et ardue. Mais l'objectif étant d'abord de faire soutire, les comédiens de Tréteaux font porter l'entonnoir en priorité aux douces foies : les accros du body-building, les maniaques du portable, les dingues d'lnternet, les fous de l'info, les obsédés du divan, les supporters si délire. A côté de ces extravagances, plus travers que déraisons, le spectacle de Tréteaux met également en scène de folies plus noires, plus nocives : l'emprise des sectes, les fous de guerre. Des sujets graves mais que la troupe aborde avec humour, poésie et émotion, une approche et une méthode aussi légère qu'efficace. L'essentiel reste cependant la trentaine de chansons,  choisies, interprétées et arrangées à la sauce Tréteaux, piquante et pimentée. Parmi ces chansons des classiques : Ma petite folie, la Salsa du démon, le Téléfon, Love me, La truite que le public reprend volontiers en chour mais aussi des airs moins connus à découvrir et à déguster comme Lumière tango de Boby Lapointe et "Vincent". Ce poignant hommage à Van Gogh écrit et mis en musique par Michel Lorette. Associant avec bonheur et humour les liaisons entre tableaux et saynètes, les dialogues sont signés Christophe Lyonnet, le fou à "lier". Côté mise en scène on retrouve avec jubilation la patte "folle" de Gisèle Blaise un mélange bien huilé de rigueur, d'imagination et de francs délires."p>

René Grillon, Le Pays Belfort, 28 juin 1999

Critique

"Des Nuits d'été plus loufoques que jamais. Depuis 29 ans, la troupe de Tréteaux 90 ouvre le bal des festivités estivales avec un spectacle cabaret. Les hommages à de grands noms de la chanson française ont succédé à des soirées à thème comme l'amour ou le voyage. Cette année, changement de style... un membre de l'équipe, Christophe Lyonnet, écrit un texte et crée, avec des chansons, une espèce de pièce . Impossible de raconter "Blanc d'ouf et les sept neiges".

Critique

"Un kilomètre à pied ça use, ça use ! Mais pas Gisèle Blaise ni ses sympathiques randonneurs de Tréteaux 90. "Chacados... Partons !", le 27ème spectacle des Nuits d'été a toutes les chances, une fois encore d'être un grand cru. Les voûtes des batteries Haxo du grand couronné du Château de Belfort vibreront sous les accents d'une quarantaine de chansons. Depuis "Partons, partons", jusqu'à "Je reviens" en passant (dans le désordre) par la "Nationale 7", "Douce France", "Compostelle", "Vesoul", "La route de Penzac", "Caen" ou "Sur la route de Memphis". On  y  rencontrera  du monde "Au mois d'août", "Au clair de lune", "Le facteur", un "marchand de bonheur", "une hôtesse de l'air", mais aussi des "gendarmes" poursuivant "un évadé", "des routiers" croisant des gitans", des bons potes la plupart du temps. Certes, le temps ne sera pas toujours au beau fixe: "Il pleut sur la route" parfois et "les crapauds" barbotent dans "la gadoue" de "ce petit chemin".
Les douze randonneurs (six filles et six garçons) ont la voix d'or, les "pataugas" cirés, les sacs à dos dépoussiérés, les chaussettes remontées et les bretelles remisées."p>

Philippe KIENTZY, 29 mai 1997

Critique

Pour respecter une tradition désormais bien établie, la troupe belfortaine a choisi un nouveau thème autour duquel s'articule le spectacle. Après Bourvil en 1995 c'est l'amour qui est cette année le fil conducteur, l'Amour avec un A majuscule, un sujet aussi vaste qu'éternel, aussi universel que passionnel. De l'avis même des têtes pensantes de Tréteaux (!), le choix des textes a été difficile, tant est riche et varié le répertoire des chansons d'amour.
Plusieurs semaines ont donc été nécessaires pour sélectionner les quarante-cinq chansons et textes qui mis bout à bout composent le spectacle 96 sobrement et télégénériquement intitulé "Amou- reusement vôtre". Tradition tou- jours, les  chansons  choisies ont été passées à la moulinette Tréteaux, une moulinette qui assaisonne, donne du goût et du piment, provoque le rire et déclenche l'émotion.
Avec un sujet comme l'amour Tréteaux, il est vrai, joue sur du velours et sur un rythme tourbillonnant les airs très célèbres alternent avec des chansons moins connues mais aux textes emplis de tendresse ou d'humour.
Côté humour, la mise en scène signée Gisèle BIaise propose plusieurs morceaux de bravoure notamment une version éthylo-festive de "Besame mucho" et une interprétation hyper intellectuelle du "Que je t'aime" de Johny."p>

René Grillon, Le pays Belfort, 01/06/1996

Critique

"Après une première série de représentations, une partie de la troupe de Tréteaux 90 sera l'invitée du club de la presse de l'Aire urbaine à l'Atria-Belfort ce mercredi 21 juin 1995 à midi. En ce jour d'été et de fête de la musique, il était normal d'accueillir ces comédiens qui, pour la 25ème fois, vont animer jusqu'au 12 juillet  les  Nuits d'été du château de Belfort. Cette année, Tréteaux 90 a décidé de rendre hommage à un grand monsieur de la chanson : Bourvil. Le spectacle intitulé "Si Bourvil m'était chanté", se compose d'une quarantaine de chansons interprétées avec humour, malice, charme, tendresse et émotion."p>

Le Pays Belfort, 21/06/95

"1970: la nuit tombe sur Paris. "Le cercle rouge" est bouclé. Gros plan de Jean-Pierre Melville sur le visage ravagé par la maladie de Bourvil. C'était il y a 25 ans, et André Zacharie Raimbourg Menart allait nous quitter... 1995 : sur la scène installée par Tréteaux 90 dans les batteries Haxo du château de Belfort le téléphone sonne : "Allô, ici Bourvil. Bien arrivé au pays de la tendresse". "Et si l'on chantait ?" L'occasion de célébrer cet anniversaire était trop belle, et Gérard Baldeck et Daniel Meyer ne l'ont pas laissée passer ! Humblement, serait-on tenté d'écrire. Cette année, les textes signés Tréteaux 90 sont, en effet, quasi inexistants. Et si l'on rit  un peu moins, peut-être, que lors des éditions précédentes, le spectacle gagne, paradoxa- lement, en qualité. Tréteaux 90 a choisi de se mettre entièrement au service des textes des chansons interprétées par Bourvil où le macho croque-madame finit par se faire manger par une ravissante et finaude croque-monsieur ; où les petites fleurs poussent le long des chemins de la vie de bohème, celle que l'on aime... Pari réussi : les paroles des chansons se suffisent à elles-mêmes, et comme la troupe de Tréteaux 90 ne manque ni d'abattage ni de talent, c'est, durant deux heures d'horloge, un magnifique oranger qui naît sur le sol belfortain..."p>

Jean-Pierre PASTISSIE, L'Est Républicain, 23/06/95